Au début du XXe siècle, riziculture humide et essartage sont les principales formes de mise en valeur du sol dans la province de Stung Treng, rattachée au Cambodge depuis 1904. Les rizières sont cultivées par les Laos et les Khmers. Les aborigènes pratiquent l'essartage. Les archives conservées à Phnom Penh montrent que ces deux écosystèmes agraires peuvent être complémentaires. Un système d'échanges se développe qui permet aux deux groupes de gagner de l'argent tout en assurant l'équilibre alimentaire de la région. Les dirigeants français et khmers pensent que la riziculture humide est supérieure à l'essartage, alors qu'en fait, ce dernier produit davantage. Les décisions, principalement en matière fiscale, prises sur la base des représentations des décideurs mettent alors en danger le système qui garantit l'équilibre économique de la région.*****At the beginning of the 20th century, wet-paddy cultivation and swidden were the primary forms of agriculture in Stung Treng, Cambodia, with swidden being employed by indigenous groups and wet-paddy cultivation by the ethnic Lao and Khmer. Archives stored in Phnom Penh show that the disparate but complementary nature of these agro-systems allowed a trade system to develop, which promotes cash income and significantly reduced the risk of famine for all ethnic groups. However, a common perception of the Khmer and French rulers was that wet-paddy cultivation is an economically superior practice to swidden, failing to understand that swidden yielded better harvest over time. This misconception led to inapropriate policies and taxation.***URL : http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/asean_0859-9009_2001_num_8_1_1730 (consulté le 13/09/2012)